Liu Fang, virtuose du luth pipa et de la cithare guzheng, est née à Kunming, dans la province du Yunnan; c’est là que, dès l’âge de six ans, elle commence l’apprentissage du pipa et que, dès l’âge de neuf ans, elle donne son premier concert. À onze ans, elle est choisie pour jouer devant la Reine Élisabeth, en visite en Chine. Récompensée par de nombreux prix et distinctions nationales, elle sort du Conservatoire de Shanghai en 1993 et choisit en 1996 de s’installer au Canada où elle débute une impressionnante carrière internationale, donnant des concerts dans le monde entier et se produisant fréquemment à la télévision et à la radio. En juin 2001, elle reçoit le prestigieux Prix du Nouveau Millénaire décerné à un interprète représentant la génération montante de l’art musical, par le Conseil des Arts du Canada.
Parmi ses nombreux concerts et récitals, à travers le Canada, les États-Unis, l’Europe et l’Amérique du Sud, Liu Fang a été l’interprète en première audition de nombreuses compositions inédites, comme celles de compositeurs tels que R. Murray Schafer — dans son opéra Le Phénix de Cinabre — ou Melissa Hui, jouant aussi bien le pipa que le guzheng. Elle a collaboré fructueusement avec de nombreux maîtres de musique traditionnelle, en particulier de l’Inde, du Japon, de la Syrie et du Viet Nam. De par ces échanges musicaux, l’art de Liu Fang, tout en restant dans la veine de la plus pure tradition, s’est enrichi de techniques et sonorités qui la rapprochent des différents répertoires du luth, instrument itinérant entre Moyen et Extrême-Orient, compagnon des caravaniers de la Route de la Soie et détenteur, en toutes ses escales, des traditions locales orales comme savantes.
« Grâce à Liu Fang, nous sentons cette fleur de jasmin, nous entendons cette plaque de métal, accrochée à la porte du temple, à la merci du vent. » — Caroline Bourgine, Equinoxe — France Musique