Anthony Rozankovic

Anthony Rozankovic, compositeur

D’abord un cœur qui commence à battre en 1962 grâce à des parents immigrants, greffés près du parc Jeanne-Mance à Montréal. Ensuite des mains qui ont commencé à jouer dès six ans sur un piano. Puis une voix, avec Les Petits Chanteurs du Mont-Royal et le souffle, au Conservatoire, dans un trombone, mais aussi des oreilles qui apprennent à écouter avec le grand Gilles Tremblay. 1990, un premier prix de composition, voilà une tête bien remplie. Anthony Rozankovic, compositeur. Ta dam ! Et cet « enfant trop informé » va composer avec la vie. Des œuvres. Avec de la vie. Avec du ludique et du tragique, comme il se doit. « Est-ce ainsi que les hommes vivent ? ». C’est ainsi qu’Anthony Rozankovic vit. Le NEM le sait. La SMCQ le sait. L’ECM le sait. Les orchestres symphoniques de Québec, de Laval et de Montréal le savent. L’orchestre de la Radio de Cologne, la Philharmonie Robert-Schumann et tant d’autres le savent.

Ensuite cet autre mentor qui débarque : le hasard. Un jour, les mains qui pianotent et qui composent… sans la tête ! Sans le calcul, sans un plan tonal ou quinquennal. Hors de portée. Et ça donne une musique de film, des nominations aux Gémeaux et un nouveau Rozankovic qui ne composera plus comme avant. Désormais, c’est ainsi qu’Anthony vit. C’est ainsi qu’un même compositeur peut créer la musique d’un conte écrit par Stanley Péan (L’aventurier de l’air perdu) qui sera joué par l’Orchestre symphonique de Toronto, une fantaisie concertante (Big Bird Fantasy) qui sera créée par l’ensemble Zipangu à Bologne et la trame d’une série télé (Mayday) qui sera diffusée dans le monde entier. Car, bien sûr, on peut aimer Rameau et Herbie Hancock, Messiaen et Piazzolla. La grande musique et le cinéma. C’est ainsi que cet homme va vivre pour composer librement : des symphonies, du jazz, de la musique contemporaine, du R&B, des thèmes pour la télévision, le théâtre, le cinéma d’animation, les expositions (Pointe-à-Callière). Plus de cinq cents œuvres à ce jour.

C’est ainsi que Rozankovic compose avec la vie. Il nous parle dans une langue variée : intense, délicate, insistante, dissonante, exubérante, bouleversante… Et il semble y avoir urgence de dire… quoi ? Lui. Nous. La condition humaine : la légèreté de la fête, la nostalgie subversive, la peur de mourir, la joie de vivre, le vertige des destins individuels comme collectifs, la douceur du sentiment comme la douleur de la finitude.

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