Emma Kirkby passe encore et toujours plus de temps dans les avions qu’elle ne le souhaiterait, mais son rythme de vie lui plaît trop pour le modérer dans l’immédiat. Sa carrière durant, elle a eu à répondre à des questions du genre : « Quels sont vos prochains projets ? Le lied, le répertoire romantique ? Avez-vous songé l’opéra (et pourquoi pas à l’opérette) ? » Mais elle insiste qu’il reste toujours amplement à découvrir et matière à se réjouir dans son domaine de prédilection, le chant de la Renaissance, du Baroque et de l’époque classique, et qu’elle a nullement l’intention d’y renoncer… même si elle s’est récemment frotté à du Mahler (un seul morceau), du Stravinsky (une poignée de pièces), quelques lieder allemands, préférablement avec pianoforte, et, tout dernièrement, aux mélodies d’Amy Beach. Chacune de ces incursions s’est révélée fort agréable et très instructive, mais elle préfère toujours se retrouver chez elle avec les Dowland, Lawes, Purcell, Blow, Bach et Handel. Deux critiques lui ont récemment apporté beaucoup de satisfaction : le babil-lard Amazon l’a trouvée « étonnamment musicale » dans Amy Beach, alors que James Manishen de la Winnipeg Free Press a débuté ainsi sa critique : La voix, le style, la technique, la personnalité et la présence d’Emma Kirkby sont saisissants. Mais aussi déviant que cela puisse sembler, elle se rend invisible tandis que se déploie la musique. « L’art qui dissimule l’art », a-t-on déjà écrit. Ainsi en allait-il de sa prestation… Avec un répertoire aussi magnifique et tant d’ensembles palpitants avec lesquels travailler, il n’y a qu’une seule réponse à la question : « Et quoi ensuite ? » C’est : « Par bonheur, poursuivre dans la même voie ! »
Emma Kirkby
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